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Le bagne

ou plutôt, les bagnes

Publié le 17-07-2005 - Lu 63 026 fois
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Au XIX° siècle, les villes françaises s'accroissent en même temps que l'insécurité : les bourgeois craignent les voleurs et les révolutionnaires. En 1852, la déportation vers la Guyane est organisée. Le bagne doit ramener le condamné à une vie honnête et doit permettre le développement de la Colonie : apport de main d'oeuvre pour la construction de routes... Les premiers camps installés entre Cayenne et le fleuve Oyapock sont fermés dès 1867 : les maladies y tuent trop d'hommes. Le bagne est alors transféré en Nouvelle-Calédonie, où règne un climat plus clément.

Mais à partir de 1873, le bagne de Guyane est réalimenté. Le Parlement décide que les condamnés devront subir un sort plus rigoureux, et en effet, un tiers des déportés meure en Guyane.

Il faudra attendre la campagne de presse anti-bagne menée entre autres par Albert Londres, et par le député de Guyane, Gaston Monnerville, pour qu'une loi soit votée, mettant fin au bagne, en 1938. Mais sa fermeture effective n'interviendra qu'en 1953. 

Quelques statistiques sur le bagne :

  • 6 000 prisonniers en moyenne et en permanence.
  • Environ 70 000 prisonniers passeront par les bagnes de Guyane : 52 000 transportés dont 75 % pour vol et 25 % pour assassinat ; 15 000 relégués, c'est à dire punis une deuxième fois ; 330 déportés politiques (traîtres, espions...)

Le bilan du bagne par Gaston Monnerville

Extrait du document de la session ordinaire, séance du 20 juin 1937 :
"Messieurs, depuis bien des années, des critiques sévères et répétées sont formulées sur les conditions matérielles et morales dans lesquelles les condamnés aux travaux forcés et les condamnés à la relégation subissent leur peine dans les établissements pénitentiaires de la Guyane. La législation actuelle aboutit à une triple et retentissante faillite : Faillite du point de vue pénale : le bagne n'est ni une peine exemplaire ni une peine moralisatrice. Faillite du point de vue coloniale : "Les colonies ont surtout besoin d'hommes d'énergie et d'hommes d'une valeur certaine au point de vue physique et moral. Une colonie pénitentiaire, c'est un pénitencier, ce n'est pas une colonie". Propos de M.Moutet, Ministre des Colonies. Faillite du point de vue politique et international : c'est l'aspect international de la question, et la mise en lumière du préjudice incalculable que l'existence du bagne cause au renom de la France à l'extérieure. Préjudice certain et considérable, aussi bien dans les pays d'Amérique Latine où le bagne est installé, que dans tous les pays anglo-saxon et même en Europe. La vérité inéluctable est que le bagne est une retentissante faillite. C'est fort de cette conviction que le Gouvernement a décidé de demander au Parlement sa suppression définitive. Cette suppression répond à une nécessité."

Carte des implantations des bagnes

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