Bois canon
Caractéristique de la forêt secondaire
Mis à jour le 05-10-2016 | Publié le 17-07-2005 - Lu 35 948 fois
Nom scientifique : Cecropia
Famille : Moracées
Son tronc est blanchâtre et segmenté tel un bambou. Il possède de larges feuilles ombrageuses à plusieurs lobes, dont la face supérieure est verte et rugueuse et la face inférieure blanchâtre et lisse. Il est caractéristique de la végétation secondaire. D'un point de vue écologique, le bois canon a une grande importance : arbre à croissance rapide, il est souvent le premier à reconquérir les parcelles mises à nu, et contribue ainsi à la reforestation. Il est courant au bord des routes de Guyane ou sur les zones déforestées (chablis, abattis), car ses graines ont besoin de chaleur et de lumière pour germer. Il pousse vite (2,5 m par an) et atteint environ 15 à 20 m à l'état adulte. Il vit environ 50 ans. Il est surnommé "bois canon" en Guyane car son tronc est creux et explose avec un bruit de détonation lorsqu'il brûle. Aux Antilles, on l'appelle le bois trompette. Il est utilisé pour la confection de radeau car il est léger et flotte très bien.
Il ne possède pas, comme de nombreuses espèces, de protection naturelle contre les agressions extérieures (feuilles toxiques, bois dure, épines…) mais vit en "mutualisme" avec les fourmis azteca qui colonisent son tronc creux. Elles se nourrissent du nectar que l'arbre produit, et en échange, protègent l'arbre et l'entretiennent ! En effet, elles repoussent les autres insectes et cisaillent les lianes et autres plantes parasites qui essaient de le coloniser. C'est un bel exemple de coopération entre les espèces !
Son bois n'étant pas utilisé en menuiserie, et ses fruits n'étant pas comestibles, le bois canon a pendant longtemps suscité peu d'intérêt : en Guyane, il est surtout connu pour être la nourriture favorite du paresseux. Les Amérindiens utilisaient son bois creux pour fabriquer des instruments de musique. Mais cet arbre retient désormais toute l'attention des scientifiques pour ses propriétés médicinales. Traditionnellement, le bois canon était employé par les Amérindiens pour ses vertus cicatrisantes. Les Créoles en employaient les feuilles tombées par terre pour faire des tisanes contre l'hypertension, tandis que les Mexicains l'utilisaient contre le diabète. Ces propriétés anti-hypertensives et anti-diabétiques ayant été confirmées en laboratoire, les scientifiques ont également découvert au bois canon des vertus amincissantes. Il n'en fallait pas davantage pour que l'industrie cosmétique dépose un brevet sur le cecropia, devenu depuis l'ingrédient vedette de certaines crèmes amincissantes vendues en pharmacie.
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